Comment prendre confiance en soi en décoration ? L’interview de Marie Guédon, décoratrice d’intérieur

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Si vous suivez régulièrement le blog, vous savez que l’un de mes chevaux de bataille est le fait d’avoir une décoration qui vous ressemble vraiment, qui colle le plus possible à votre personnalité. C’est quelque chose que je fais dans ma propre déco, je veux qu’elle me ressemble, qu’elle à mon mari, à ma fille. Bref, je veux que la déco incarne pleinement qui ‘l’on est. C’est pourquoi j’ai interviewé Marie Guédon, dans un entretien purement passionnant sur la confiance en soi en déco.

Table of Contents

Qui est Marie Guédon, décoratrice d’intérieur ? 

Marie Guédon est décoratrice depuis 2017, année où son blog Home by Marie est devenu son entreprise de décoration. Cette création d’entreprise fait suite à sa reconversion. Elle a d’abord travaillé à Londres, puis à Nantes dans le domaine du commerce. En tant que décoratrice, elle partage avec ses abonnés, non seulement les réalisations faites chez  des clients, mais vous montrez aussi sa propre rénovation de maison. 

C‘est d’ailleurs cette rénovation qui l’a poussée à se lancer dans le métier de décoratrice d’intérieur. Elle est passée sur le Podcast le Chantier, où elle a notamment expliqué comment elle a donné du cachet à une maison qui n’en a pas.

Sur Instagram, j’ai tout de suite repéré sa capacité à mettre en valeur les lieux, que ce soit sa maison ou celles de ses clients. Elle a une patte, un style bien à elle, bref, des idées que je trouve intéressantes. Je pense notamment à une jolie verrière en bois sculptée vue chez un de ses clients ou encore au papier peint fleuri vu dans le couloir de sa maison. 

C’est donc pour cela que j’ai eu envie de l’interroger sur la décoration et sur le style, la manière dont elle réussit si bien à l’affirmer et comment vous-même vous pouvez prendre confiance en vous pour décorer votre intérieur. 

À la fin de cette interview, mon but est que vous ayez toutes les cartes en main pour enfin oser décorer votre intérieur de la manière qui vous plaît vraiment. C’est parti ! 

1/ Questions personnelles sur ta propre confiance en toi

Question : Tu as un parcours assez intéressant par rapport à la déco, puisque tu as fait une reconversion suite à une carrière dans le commerce. Est-ce que le fait d’être reconvertie a un impact sur ta confiance en toi en tant que décoratrice (positif ou négatif) ?

Marie : 
Déjà, merci pour l’introduction pour tout ce que tu as dit de sympa de mon travail ! Est-ce que ma reconversion a eu un impact sur ma confiance en moi en tant que décoratrice ? 

Oui et non parce que la confiance en soi, c’est quelque chose qui se construit. Et on va dire que j’avais déjà confiance en moi dans les tâches que je savais faire issues de mes expériences précédentes. Toute la partie commerciale/service client, je savais que je saurais la transposer à la décoration intérieure et à ma façon de créer un lien avec mes clients. 

Après, dans mon métier de décoratrice d’intérieur, j’ai aussi créé ma confiance en moi au fil de mes expériences, notamment personnelles, puisque j’ai commencé par rénover un appartement. J’ai créé un blog pour parler de cette rénovation qui s’appelait Home by Marie et en parallèle, j’ai fait ma reconversion, Home by Marie est donc devenu mon entreprise de décoration intérieure. 

Le couloir de la maison de Marie, décoré par ses soins

Donc oui, ça a impacté ma confiance en moi parce que je suis partie d’un autre métier. Le syndrome de l’imposteur était présent, comme pour tout le monde quand tu commences quelque chose de nouveau comme ça. 

Mais au fil de ce que j’avais déjà fait, j’ai gagné confiance en moi puisque je voyais des résultats dans ce que je faisais. 

Y a-t-il eu un moment où tu as douté de tes choix, que ce soit pour la maison de tes clients ou pour ta propre maison ?

Marie : 
Le doute c’est quelque chose qui, pour moi, est présent pour tout le monde et chez tout le monde. Ce n’est pas quelque chose qui est obligatoirement négatif, parce que le doute ça fait réfléchir, ça fait rechercher, ça fait évoluer la réflexion et la solution. 

Bien sûr que quand j’ai un projet de décoration, notamment chez moi, qui est mon terrain de jeu où j’expérimente des choses nouvelles, je vais douter. Mais du coup, ça va m’ouvrir de nouvelles possibilités parce que je vais chercher des nouvelles manières de faire. 

Pour mes clients, c’est un peu différent puisque mon travail est de répondre à leurs doutes. Je vais donc travailler avec eux pour comprendre leurs problématiques, et par mon expertise, mon expérience et ma vision des choses, répondre à leurs doutes. Donc le doute pour moi, c’est quelque chose qui est partout et tout le temps, c’est mais ça fait avancer la réflexion plus que ça l’empêche de d’avancer [sourire]

Moi : 
Ouais, c’est vrai. Le tout c’est de ne pas s’engluer dans le doute, au point que ça nous paralyse et qu’on ne puisse plus avancer parce qu’on est trop dans le doute !

Marie : 
Oui par contre, si on doute trop, on ne fait rien, c’est effectivement le danger. Par rapport à moi et ce que je fais, bien sûr que le doute existe mais c’est pas quelque chose qui m’arrête. 

Le doute c’est quelque chose qui, pour moi, est présent pour tout le monde et chez tout le monde. Ce n’est pas quelque chose qui est obligatoirement négatif, parce que le doute ça fait réfléchir, ça fait rechercher, ça fait évoluer la réflexion et la solution. 

Par quelles étapes êtes-vous passée avant d’avoir confiance en vous en déco ? Quels sont les points sur lesquels vous travaillez encore aujourd’hui, s’il y en a ? 

Marie : 
Ça s’est construit, je pense. Je suis partie de projets bien à moi, très personnels. Pour moi, la décoration a toujours été un espace créatif. Si j’ai eu une vie professionnelle avant d’être décoratrice, c’est parce que je voyais ça comme un terrain de jeu. Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours décoré, réaménagé, réagencé les lieux dans lesquels je vivais, même temporairement. 

C’est devenu quelque chose de beaucoup plus concret quand j’ai acheté mon premier appartement et que je me suis dit que ça allait vraiment plus loin qu’un simple passe-temps. La confiance en moi, elle est donc aussi venue du fait que c’est ma créativité qui me servait.  

C’est quelque chose qui est avec moi tous les jours : dès que je vais quelque part, je vais regarder les lieux. Quand je vais regarder un film, je ne vais pas regarder que le film, je vais regarder les lieux, les maisons, etc. J’ai toujours été attirée par [la décoration] donc c’est aussi mon œil à moi qui est attiré par ça. La confiance en moi, elle se construit aussi vis-à-vis du fait que j’ai l’oeil pour tout ça. 

[…] La confiance en moi, elle s’est faite aussi en construisant des projets, comme les do-it-yourself que je faisais, toutes les petites étapes par lesquelles je suis passée, etc. 

En fait, expérimenter m’a permis d’obtenir cette confiance que j’ai et aujourd’hui, quand j’ai une vision de quelque chose, je me dis qu’il y a un moyen de la réaliser. Il faut juste que je le trouve ! C’est plus ça, mon problème ! [rires]

Moi : 
Oui, je vois. Je rebondis sur ce que tu as dis par rapport aux films, moi aussi quand j’en regarde un, je me dis “Oh, elle est trop belle la déco” alors que le moment [du film] est hyper dramatique et n’a rien à voir [rires]

Marie : 
On l’a ou on l’a pas ce truc [rires], moi aussi je regarde beaucoup les décors ! 

2/ Questions sur le rapport des gens à la déco

Pensez-vous que le regard des autres, les tendances, Instagram et Pinterest, etc.  influencent trop nos choix déco ?

Marie : 

D’un côté oui, d’un côté non. Je ne vais jamais avoir une réponse complètement… parce que c’est très subjectif la confiance en soi, la décoration, l’esthétique, etc. 

Oui, il y a une influence de ce qu’on voit sur les réseaux, de ce qu’on voit chez les autres, et on peut être influencé surtout si […] on manque de confiance en soi. On est facilement influençable, parce qu’ on ne sait pas vraiment ce qu’on aime et ce qu’on aime pas. 

Mais la balance de tout ça, c’est que moi par exemple, je me sers beaucoup de Pinterest. C’est un outil très important dans mon quotidien que ce soit avec mes clients, où je leur demande d’imager les choses qu’ils aiment, les choses qui les attirent, etc.  

Moi aussi, pour transmettre ce que je fais, je le mets beaucoup sur Pinterest, pour montrer ma patte, ma façon de faire les choses. Il faut prendre les réseaux et les avis des autres comme un outil, en fait. C’est un truc qui permet de grandir, de faire évoluer sa propre réflexion, je pense.

Moi : 

Oui, je suis d’accord. C’est ce que j’essaie de faire aussi, par rapport à Pinterest et à toutes ces influences. Il y a du bon, il y a du moins bon… Il faut faire sa petite tambouille dans son coin, et c’est un peu ça, l’idée, en fait. 

J’ai déjà vu, sur les réseaux sociaux, des personnes qui disent qu’elles n’ont “pas de goûts”. J’imagine que vous devez avoir des personnes qui pensent cela parmi vos clients ou ceux qui vous suivent sur vos réseaux sociaux. Que leur dites-vous ? Comment les aidez-vous à définir leur style ? 

Marie :
Ça, je le vois comme un challenge, parce qu’en réalité ce n’est pas qu’ils n’ont aucun goût. C’est plutôt qu’ils ont davantage conscience de ce qu’ils n’aiment pas que de ce qu’ils aiment.

J’ai régulièrement des clients qui me disent, parfois sur le ton de l’humour : “J’ai pas de goût”. Mais j’en ai aussi qui disent : “Je sais pas ce que j’aime… j’arrive pas à prendre de décisions… je vois trop de choses et je ne sais pas ce qui est bien ou pas… ou au contraire, je ne vois rien qui me parle.”

L’idée, pour moi, c’est de remettre l’humain, la personnalité et les besoins au centre de mes projets. Plutôt que de se dire “j’ai pas de goût”, je préfère partir du fait que tout le monde a des choses qu’il aime et d’autres qu’il n’aime pas. Les couleurs c’est un bon exemple. Le vert, par exemple, on l’aime ou on le déteste rarement à moitié. J’ai rarement rencontré des gens neutres sur la question.

Et même dans une couleur qu’on pense ne pas aimer, il y a des sous-teintes. J’ai une cliente qui me disait qu’elle n’aimait pas le vert… et tout son intérieur était dans des bleus-verts, parce qu’elle aimait le bleu-vert mais pour elle ce n’était “pas vraiment du vert”. [sourire]

Mon travail, c’est donc d’aiguiller. Quand j’arrive chez quelqu’un dont la déco n’est pas encore faite, je regarde les petits détails : je vais voir qu’elle aime voyager dans certains pays, je vais voir qu’elle aime la mer, les plantes…

Je regarde aussi la façon de s’habiller. Certaines personnes me disent “j’ai pas de goût”, mais qui vont avoir des énormes motifs sur leurs vêtements et qui vont bien les porter ! 

Je leur dit “Mais si, vous avez du goût ! C’est peut-être simplement que vous n’avez pas le goût qui est tendance en ce moment, et vous ne vous retrouvez donc pas dans ces tendances.” 

Mais quelque part, tant mieux ! Comme on le disait tout à l’heure, suivre aveuglément les tendances, c’est prendre le risque de se perdre, parce que ce n’est pas authentique. Donc oui, pour moi, il s’agit surtout de recentrer sur la personnalité et d’aller chercher qui on est vraiment, au-delà de “je pense que j’ai pas de goût”

[…] Suivre aveuglément les tendances, c’est prendre le risque de se perdre, parce que ce n’est pas authentique. Donc oui, pour moi, il s’agit surtout de recentrer sur la personnalité et d’aller chercher qui on est vraiment, au-delà de “je pense que j’ai pas de goût”

Moi :
Complètement, c’est vrai. Souvent, on ne se rend même pas compte qu’on a des goûts, tellement c’est ancré. Et c’est vrai que, les tendances, parfois, on ne s’y reconnaît pas !
Moi, au début, quand j’ai découvert Pinterest, il y a eu une première phase où je trouvais tout magnifique, tout beau tout rose. 

Puis une phase inverse où je me disais : “Non mais là, rien ne me plaît, rien ne correspond à ce que j’aime…” Je n’arrivais pas à retrouver des images qui me faisaient un vrai coup de cœur.

Et puis j’ai commencé à m’intéresser au vintage, à la brocante, et là ça a fait tilt tout de suite. Je me suis dit : “Ah mais c’est ça, mon style !”.


Et je fais le parallèle avec ce que tu dis : j’ai l’impression que nos goûts viennent aussi de ce qu’on voyait chez nos parents, nos grands-parents… Mes parents ont toujours aimé les brocantes, donc je pense que ce n’est pas un hasard si ce style me parle aujourd’hui.

Marie :
Oui, on est influencés aussi par nos origines, nos histoires personnelles. C’est sûr.
Et justement, pour moi, la décoration peut et doit retranscrire cette histoire personnelle.

Après, il y a aussi des choses qu’on rejette. Par exemple, j’ai grandi dans une maison où tout était marron. Or, il y a eu un moment où le mobilier marron était de nouveau dans les tendances… et moi j’ai dit “Non, j’aime pas !!”[rires]

Mais j’ai aussi grandi dans une maison de campagne, avec des matières brutes, naturelles. Ça, par contre, ça fait partie de moi. C’est quelque chose d’authentique, qui me rappelle la chaleur, et la maison, et c’est que j’essaie de retranscrire.

Notre œil est toujours attiré par quelque chose, qu’on le veuille ou non. Donc oui, on a du goût. La vraie question, c’est : est-ce qu’on ose l’assumer ?

Notre œil est toujours attiré par quelque chose, qu’on le veuille ou non. Donc oui, on a du goût. La vraie question, c’est : est-ce qu’on ose l’assumer ?

Comment aidez-vous vos clients à exprimer pleinement leur personnalité en déco sans peur du jugement des autres ? Comment les aidez-vous à oser exprimer leur goûts ?

Marie :
Là encore, c’est une question de confiance en soi, pas seulement de décoration.

L’exemple que je donne souvent, c’est que je peux avoir deux clients qui vivent dans exactement le même appartement.

Je vais avoir deux clients qui ont des vies très différentes avec deux personnalités très différentes. Forcément, l’aménagement et la décoration ne seront pas les mêmes.

Il y aura toujours des grandes lignes communes, parce qu’on construit l’implantation en fonction du plan, des ouvertures, de la technique… mais ce que je vais mettre à l’intérieur, c’est vraiment lié à la manière de vivre des clients.

Un exemple de projet client au top !

S’ils ont des enfants ou pas d’enfants, ça change tout, ça ne va pas être la même pièce. Il y a aussi des gens qui reçoivent beaucoup, d’autres qui préfèrent les soirées films, qui ont un écran de télé énorme… ça change la manière dont je vais tourner le salon, par exemple.

Ma façon d’aider les gens à exprimer leur personnalité, c’est donc de partir de ce qu’ils veulent ressentir, de ce qu’ils sont vraiment. Mettre de l’intention dans le projet.

Pour moi, la décoration, ce n’est pas juste esthétique. Ce n’est pas juste pour faire beau. C’est une manière de vivre et d’exprimer qui on est. C’est une recherche de bonheur aussi !

Je dis souvent que, quand je rentre chez moi, je me sens bien. Je suis heureuse. Je souffle.
On vit dans un monde où certaines journées peuvent être dures, où l’extérieur peut parfois être hostile… et rentrer chez soi, c’est poser les armes. Se dire : “Là, je suis chez moi. Je suis en sécurité. Tout va bien.” Et c’est ce que je veux que mes clients ressentent eux aussi.

Moi :
Oui, la maison ça doit être un petit cocon !

Pour moi, la décoration, ce n’est pas juste esthétique. Ce n’est pas juste pour faire beau. C’est une manière de vivre et d’exprimer qui on est. C’est une recherche de bonheur aussi !

3/ Questions de point de vue 

Comment ne pas se laisser happer par les tendances au point de toutes les suivre sans jamais développer ses goûts à soi ?

Marie :
Pour moi, la première chose, c’est d’éviter les achats impulsifs. Très concrètement. Et de se donner une vision d’ensemble de ce qu’on veut vraiment chez soi. Il faut que la déco qu’on choisit corresponde à qui on est.

Souvent, quand on dit qu’on “suit les tendances”, c’est qu’on va dans un magasin très connu, un grand commerce dont on ne citera pas le nom, on voit une jolie vitrine, et on achète tout ce qu’il y a dedans… puis une fois chez soi, on se rend compte que ça ne fonctionne pas. Pour éviter ça, il faut avoir une vision de ce qu’on veut chez soi,  repartir de soi : Qui je suis ? Qu’est-ce que j’aime vraiment ? Comment j’ai envie de vivre dans cet espace ?

Je vais prendre un exemple très concret. J’adore les intérieurs anglais. On retrouve d’ailleurs certains de leurs codes dans ce que je fais : la superposition des matériaux, des textiles, des couleurs, de patterns… je trouve ça génial. Mais moi, personnellement, je ne pourrais pas vivre au quotidien dans un intérieur comme ça. Ça m’étoufferait. Je trouve ça magnifique, mais pas vivable pour moi.

C’est important de se détacher de ça : on peut trouver quelque chose très beau, mais la déco n’est pas seulement esthétique. Il faut que ce soit pratique et vivable au quotidien.

Moi :
Oui, c’est clair. Les intérieurs anglais c’est vrai que c’est sympa ! Les chalets aussi, c’est tellement chaleureux… mais c’est vrai que dans la vraie vie, au quotidien, ce n’est pas toujours adapté.

Marie :
Exactement ! Tu vois, un chalet par exemple…  Moi j’habites au bord de la mer, ça ne colle pas du tout, si je fais ça, il va y avoir un problème ! [rires]  L’environnement est important aussi : un citadin ne va pas avoir la même déco que quelqu’un qui vit seul au milieu de la montagne ! La décoration, c’est aussi une question de cohérence entre qui on est, où on vit et ce dont on a besoin.

Quelles sont les erreurs les plus fréquentes des gens qui doutent d’eux en déco ?

Marie :
La plus grosse erreur, c’est… de ne rien faire. C’est, comme tu le disais, le doute qui paralyse. C’est se dire “Je ne sais pas si ça va rendre bien de peindre un mur” 

il y a des personnes qui vont mettre beaucoup de temps à se décider de peindre un mur parce qu’elles ont peur. Ils ont en tête cette notion de “C’est cette couleur là et je ne peux pas me tromper”. 

Il faut accepter l’erreur aussi. Il faut se laisser [le droit à l’erreur] car l’erreur fait grandir et donne confiance en soi parce qu’on va se dire “Ok c’est pas ça”. Donc si c’est pas ça c’est quoi ? Moi, ça m’est arrivé de changer d’idée de couleur parce que la couleur, je la trouvais belle mais finalement, mariée à un papier peint ou autre, non, ça fonctionnait pas.  C’est se laisser le droit de faire des erreurs en fait.  

Là, je parle plus de mes projets perso parce que mes projets clients, on est sur une autre dynamique. Mais rechercher la perfection du premier coup c’est comme se dire que l’on est né parfait et que l’on n’a pas évolué. 

En fait, toi tu vas évoluer, la personne que tu es à 20 ans ne sera pas la même à 30 ans, à 40 ans, etc. Ta maison c’est pareil, elle va te suivre. Donc c’est te dire que peut-être qu’à 20 ans, tu as adoré une couleur et 10 ans plus tard, tu te dis “Mais qu’est-ce qui m’a pris ?!” 

Et voilà, je pense qu’il faut accepter aussi d’évoluer et de faire évoluer tes lieux avec toi.

Moi :
Oui, c’est clair. Et puis souvent, les erreurs se rattrapent facilement. Pour une peinture, on peut repeindre, choisir autre chose… on apprend en avançant.

La plus grosse erreur, c’est… de ne rien faire. […] Il faut accepter l’erreur aussi. Il faut se laisser [le droit à l’erreur] car l’erreur fait grandir et donne confiance en soi parce qu’on va se dire “Ok c’est pas ça”. Donc si c’est pas ça c’est quoi ?

Comment bien vivre le décalage entre les photos d’intérieurs que l’on voit dans les magazines, blogs et réseaux, et notre propre intérieur, parfois en bazar ou en travaux ?

Marie :
Aujourd’hui, on est bombardé d’images. Mais les beaux intérieurs, ça a toujours existé : les magazines l’ont toujours fait. Il faut accepter que décorer un lieu où l’on vit, ça veut dire… qu’il va y avoir de la vie dedans. La vie, c’est un joyeux bazar [sourire]

Après, moi, je poste des photos rangées. Ça me parait logique. C’est normal : je mets des photos où tout est à sa place car je vends quelque chose. Si je montre une photo où il n’y a que des jouets partout, on ne voit plus la décoration. On ne voit plus mon travail.
Il faut donc comprendre l’intention de la personne qui publie : est-ce qu’elle veut vendre du rêve ? Montrer son expertise ? Ce n’est pas une photo du quotidien.

Puis, c’est normal aussi de prendre du temps pour faire des travaux. Alors c’est dur. Je l’ai vécu aussi, la fatigue des décisions quand on fait construire… la fatigue tout court.
C’est normal de prendre du temps pour faire des travaux. Ma maison, je l’ai faite en deux ans sur les parties principales, et l’extension, j’ai mis trois ans à la finir, parce que j’ai eu un bébé entre-temps. Ce n’était plus ma priorité. J’ai vécu avec du placo et des bandes de placo, et… c’est OK.

Il faut accepter que la décoration, ça évolue. Ça peut être vu comme un voyage. Il n’y a pas que la destination qui compte. Ce n’est pas parce que ce n’est pas parfait chez toi que tu ne peux pas être heureux. Tu as une idée, et quand tu as le temps, tu le fait. Tu as le droit de vivre dans les lieux sans que ce soit parfait ! Et surtout, il faut s’enlever cette pression du “parfait”. Parfait pour qui, au final ?

Moi :
Oui, c’est un projet sur le long terme. La déco vit, elle évolue.

Marie :
Exactement ! Moi, j’adore les gens qui – je suis un peu comme ça même si je pense qu’avec les enfants on va se calmer –  qui rénovent des trucs en ruines, tu vois ? Qui finissent… et qui recommencent ailleurs. Parce que le fait de voir tes idées prendre vie, c’est une chose à laquelle tu deviens addict ! 

Et moi, c’est c’est ce que je fais au travers de mes projets clients. En fait ma créativité, je la vois prendre vie et ça c’est le top !  C’est plus ça en fait, l’adrénaline que je recherche.  

Enfin, je pense que la vie que je recherche moi, c’est le fait d’avoir des idées, que je vais voir prendre vie et après, les gens vont vivre dans ce que j’ai créé. Il faut vivre dedans, il ne faut pas avoir peur ! Par contre si tu as trop de bazar chez toi et que ça devient anxiogène, pose-toi les questions : “est-ce que mon espace est bien aménagé pour mes besoins au quotidien” et “est-ce que tu peux pas trier”.

Moi, on me dit tout le temps que dans ma maison, tout est toujours bien rangé. Oui, mais c’est parce que je trie beaucoup. Je ne sais pas vivre dans le bazar. C’est pas mon truc ! Même mes enfants savent que régulièrement on fait un tri, on range et comme chaque chose a sa place, on ne passe pas trois jours à ranger. 

C’est aussi parce que j’ai bien conçu les choses donc faut se poser la question si on sent qu’on a une oppression vis-à-vis du rangement, c’est qu’il y a peut-être un défaut quelque part.

Moi : 
Ouais effectivement. J’en suis arrivé à la fin de mes questions. Je voulais voir si tu voulais ajouter quelque chose ? 

Marie :
Non c’est bon ! J’espère avoir répondu à ta problématique et d’avoir fait avancer ta perspective avec mes réponses.

Il faut accepter que la décoration, ça évolue. Ça peut être vu comme un voyage. Il n’y a pas que la destination qui compte. Ce n’est pas parce que ce n’est pas parfait chez toi que tu ne peux pas être heureux. Tu as une idée, et quand tu as le temps, tu le fait. Tu as le droit de vivre dans les lieux sans que ce soit parfait ! Et surtout, il faut s’enlever cette pression du “parfait”. Parfait pour qui, au final ?

Conclusion

Moi :
Oui, complètement. J’ai vraiment l’impression que la confiance en soi, trouver son style, ne pas se laisser happer par les tendances… tout ça est hyper imbriqué. C’est très difficile à dissocier. On avance tellement plus quand on a confiance en ses choix, plutôt que lorsqu’on doute en permanence.

Marie :
Oui, la confiance, ça se construit. Comme la confiance en soi en général, en fait. C’est quelque chose qui évolue avec le temps. Et en décoration, c’est pareil : ça se construit au fil des expériences. Parfois, tu vas faire des erreurs, et ta confiance va en prendre un coup. Mais derrière, il faut savoir rebondir et repartir. C’est comme dans la vie, tout simplement.


Merci encore à Marie pour sa précieuse intervention, je vous invite à aller voir son site Home by Marie, pour découvrir son travail. Suivez-la aussi sur Instagram, où elle montre ses travaux et ses projets clients

J’espère que cet article vous a plu, n’hésitez pas à le commenter et le partager autour de vous ! À très vite !

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